Sil est un paradis des Ă©pistoliĂšres, il accordera Ă  George Sand, une place de choix. Les lettres de l’écrivain occupent une part primordiale de sa vie, de son oeuvre. D’aucuns avancent qu’elle en aurait Ă©crit 45.000. Cela me paraĂźt beaucoup; il est vrai qu’aux temps forts de sa rĂ©sidence Ă  Nohant, elle en Ă©crivait une Portrait de George Sand par Auguste Charpentier. George Sand, contrairement Ă  ce que laisse penser son prĂ©nom, est une femme de lettres française du XIXe siĂšcle. On la surnomme aussi la Bonne Dame de Nohant ». Sommaire 1 Avant d'Ă©crire 2 La romanciĂšre 3 ƒuvre 4 Ses opinions fĂ©ministes 5 Ses opinions politiques 6 RĂ©fĂ©rences 7 Bibliographie 8 Voir aussi Avant d'Ă©crire[modifier modifier le wikicode] Amantine Aurore Lucile Dupin son vrai nom est nĂ©e en 1804, Ă  Paris. Son pĂšre, Maurice Dupin de Francueil, Ă©tait un aristocrate descendant des rois de Pologne. Sa mĂšre, Sophie Delaborde, Ă©tait d'origine beaucoup plus modeste. Orpheline de son pĂšre Ă  4 ans, dĂ©laissĂ©e par sa mĂšre, George Sand sera Ă©levĂ©e par sa grand-mĂšre paternelle. En 1822, elle Ă©pouse le baron Casimir Dudevant. De ce mariage naissent deux enfants, Maurice, nĂ© le 30 juin 1823 et Solange, nĂ©e le 13 septembre 1828. Les deux Ă©poux ne s'entendent pas et se sĂ©parent en 1831. Amantine Aurore Lucie Dupin se fait appeler George Sand pour que ses romans soient lus, car au XIXe siĂšcle, les livres que les femmes publient n'Ă©taient pas bien considĂ©rĂ©s, contrairement Ă  ceux des hommes. La romanciĂšre[modifier modifier le wikicode] Aurore prend le pseudonyme de George sans -s, Ă  l'imitation des Anglais Sand souvenir de Jules Sandeau, son amant en 1832, Ă  l'occasion de son premier roman, Indiana. George Sand a beaucoup choquĂ© Ă  son Ă©poque, car elle portait un prĂ©nom masculin, s'habillait en "homme", demandait plus de libertĂ©s pour les femmes et eut plusieurs histoires amoureuses, notamment avec le poĂšte Alfred de Musset ou le musicien FrĂ©dĂ©ric Chopin. Dans ses premiers romans, l'amour passion se heurte aux conventions sociales de son Ă©poque oĂč l'amour compte pour peu dans les relations entre hommes et femmes. DĂšs 1836, sous l'influence de ses amis rĂ©publicains socialisants Pierre Leroux, Armand BarbĂšs, François Arago, elle prend des positions sociales et politiques avancĂ©es qu'elle fait passer dans ses romans, comme Consuelo 1842-1843. Elle Ă©crit des romans Ă  sujets sociaux et provinciaux La Mare au diable 1846 et François le Champi 1847-1848. Elle participe Ă©galement aux nouveaux journaux rĂ©publicains comme le Bulletin de la RĂ©publique, la Cause du peuple et la Vraie RĂ©publique. OpposĂ©e Ă  la violence, elle prĂŽne un socialisme utopique, notamment dans La ville noire1. Elle est déçue par les rĂ©sultats de la rĂ©volution française de 1848 qui proclame la RĂ©publique les conservateurs majoritaires font tirer sur les ouvriers et sont plus ou moins complices de l'installation de la dictature de Louis NapolĂ©on Bonaparte. Par ailleurs, la RĂ©publique n'amĂšne pas les changements qu'elle espĂ©rait pour les femmes et les pauvres notamment. Elle se consacre dĂ©sormais Ă  sa vie privĂ©e et Ă  la rĂ©daction de romans d'inspiration locale La Petite Fadette 1849, Les MaĂźtres sonneurs 1853. En 1854, elle publie une autobiographie, Histoire de ma vie. Ses romans, oĂč se manifeste son talent de conteuse, connaissent un immense succĂšs. Elle est morte en 1876, dans la maison de son enfance, Ă  Nohant, dans l'Indre. ƒuvre[modifier modifier le wikicode] L'Ɠuvre de George Sand est extrĂȘmement abondante ; elle a aussi bien Ă©crit des nouvelles que des contes, des piĂšces de théùtre, ou encore des romans. Parmi ses Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres se trouvent ses romans inspirĂ©s de sa vie campagnarde Ă  Nohant La Mare au diable, François le Champi et La Petite Fadette. George Sand est Ă©galement connue pour sa correspondance amoureuse avec Alfred de Musset et pour sa correspondance amicale avec l'Ă©crivain Gustave Flaubert. George Sand a contribuĂ© activement Ă  la vie intellectuelle de son Ă©poque, accueillant au domaine de Nohant ou Ă  Palaiseau des personnalitĂ©s aussi diffĂ©rentes que Franz Liszt, FrĂ©dĂ©ric Chopin, Marie d'Agoult, HonorĂ© de Balzac, Gustave Flaubert ou bien encore EugĂšne Delacroix. Ses opinions fĂ©ministes[modifier modifier le wikicode] En tant que femme de lettres, George Sand a utilisĂ© sa plume pour faire la promotion de ses idĂ©es sur l'Ă©mancipation de la femme. Elle a critiquĂ© le Code NapolĂ©on, a rĂ©clamĂ© la lĂ©galisation du divorce, ainsi que le droit des femmes Ă  s'affranchir, Ă  gĂ©rer leur fortune et leur vie sexuelle. L'Ă©criture est la clĂ© de l'Ă©mancipation. Ses opinions politiques[modifier modifier le wikicode] En 1848, l'avĂšnement de la Seconde RĂ©publique lui a permis de proclamer ses idĂ©es sur l'abolition de l'esclavage ou le suffrage universel. Tocqueville l'appelait Un Homme politique. Elle condamne l'action des insurgĂ©s de la Commune de Paris. RĂ©fĂ©rences[modifier modifier le wikicode] ↑ Retour Ă  l’utopie sans socialisme Bibliographie[modifier modifier le wikicode] Ses Ɠuvres sur wikisource. Voir aussi[modifier modifier le wikicode] Pierres JaumĂątres Ni vues ni connues
Voirle Projet II. Cette page consacrĂ©e Ă  l’AgrĂ©gation interne de Lettres modernes regroupe les sujets de composition Ă  partir d’un ou plusieurs textes d’auteurs (cliquez sur les liens ci-dessous) et ceux des compositions françaises, reproduits in extenso. Les rapports du jury sont Ă©galement disponibles grĂące Ă  des liens.

en rĂ©ponse Ă  George SandQuand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu’un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d’un cour Que pour vous adorer forma le vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n’ose dire. Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Bien Ă  vous, Eric JarrigeonAlfred de MussetSous le mĂȘme principe que la lettre codĂ©e, le texte en gris est la rĂ©ponse d’Alfred de Musset !

Lettrede George sand à Alfred de Musset.Je suis trÚs émue de vous dire que jŽai bien compris lŽautre soir que vous aviez toujours une envie folle de

ï»ż16 Septembre 2019 , RĂ©digĂ© par Daniel Confland PubliĂ© dans gens connus, textes, pensĂ©es poĂ©tiques, mesaphorismes-lesvĂŽtres La correspondance Ă©rotique dĂ©guisĂ©e entre le poĂšte des PremiĂšres PoĂ©sies et l'auteure de la Mare au Diable Il existe une controverse sur la vĂ©racitĂ© de l'attribution du premier texte ci-dessous Ă  Aurore Dupin, alias George Sand. La lettre aurait Ă©tĂ© Ă©crite vers 1835. Selon les sceptiques, la prose en cause serait le rĂ©sultat d'un canular Ă  une date plus tardive. Je vous invite Ă  lire d'abord la lettre en entier. Ensuite, procĂ©dez Ă  une seconde lecture en en sautant les lignes paires. Le rĂ©sultat est, disons,...Ă©difiant ! Le second texte est en revanche une lettre authentique d'Alfred de Musset Ă  George Sand. Les deux amants usaient de l'acrostiche dans leur correspondance, un procĂ©dĂ© qui consiste Ă  prendre le premier mot de chaque vers d'un poĂšme ou de chaque ligne d'un texte et d'entreprendre une lecture verticale pour dĂ©couvrir une phrase cachĂ©e. Je vous invite Ă  utiliser la technique sur cette lettre le rĂ©sultat vous surprendra. La rĂ©ponse lapidaire, et tout aussi codĂ©e, de George Sand se passe de commentaires. Comme quoi, Humour et Amour peuvent faire bon mĂ©nage, y compris en littĂ©rature ! Daniel Confland Mots-clefs George Sand, Alfred de Musset, correspondance amoureuse, lettre, amour, amants, littĂ©rature, Ă©rotisme, acrostiche. °°° Portrait d'Alfred de Musset 1810-1857 par Charles Landelle, MusĂ©e d'Orsay, WikipĂ©dia CC. Portrait de George Sand 1804-1876 par Auguste Charpentier, MusĂ©e de la Vie Romantique, WikipĂ©dia CC. °°° La lettre Ă©rotique de Sand Ă  Musset authentique ou inventĂ©e de toutes piĂšces ? Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l’amour oĂč je veux me mettre. Votre poupĂ©e °°° Les acrostiches de Musset et Sand les jeux de pistes amoureux Lettre de Musset Ă  Sand Quand je jure Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu'inconscient je change de langage Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur Que pour adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous aime et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. La rĂ©ponse de George Sand Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. °°° Parmi les sources - - Gabiani, le roman Ă©rotique d'Alfred de Musset °°° Pour recevoir des alertes par mĂ©l sur les nouveaux articles parus, abonnez-vous, en utilisant le bouton en haut de l'Ă©cran, pour les smartphones, et la fenĂȘtre "newsletter" pour la version PC. Overblog est une plate-forme sĂ©curisĂ©e. °°° Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous

Alfredde Musset Ă  George Sand, 1er septembre 1834. "Ah, George, quel amour ! jamais homme n'a aimĂ© comme je t'aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyĂ©, inondĂ© d'amour ; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle ; je sais que j'aime, je meurs d'amour, d'un amour sans fin, sans nom, insensĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©, perdu, tu es aimĂ©e, adorĂ©e, Actif Inscription Jul 2007 Messages 1532 Localisation Planete Terre.. 4em arrondissement.. 2em tour a gauche. voici une lettre que George Sand a envoyĂ©e a Alfred de Musset je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. nous causerons en amis, franchement. je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde comme la plus Ă©troite en amitiĂ©, en un mot la meilleur preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. pensez que la solitude ou j'ha- bite est trĂšs longue, bien dure et souvent difficile. ainsi, en y songeant j'ai l'Ăąme grosse. accourez donc vite et venez me la faire oublier par l'amour ou je veux me mettre. Musset s'empressa de rĂ©pondre quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, voulez vous qu'un instant je change de visage ? vous avez capturĂ© les sentiments d'un cƓur que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire couche sur le papier ce que je n'ose dire. avec soin de mes vers lisez les premiers mots vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux Romantique n'est ce pas? Maintenant relis la lettre de Sand une ligne sur deux...et les premiers mots de chaque ligne de celle de Musset tout ceci est authentique, comme quoi ils se marraient bien au XIX Ăšme siĂšcle!! ConfirmĂ© Inscription Apr 2007 Messages 683 Localisation Dans un cĂ©notaphe Pourquoi se parlent-ils avec des messages codĂ©s? En rĂ©alitĂ©, le niveau de cryptage est bas ce qui montre que mĂȘme si on interceptait 'par satellitetong' leurs lettres, on va pas les comprendre. ça peut rĂ©vĂ©ler que cette technique etait une ingeniositĂ© au top de l'intelligence, c'est facile de s'apercevoir qu'en sautant une ligne, le message devient une connerie. J'ai pensĂ© une fois Ă  une technique rĂ©cente de communication discrete, eh bien, qqn ecrit un message avec des fautes d'orthographes, les lettres qui manquent constitueront un message plus ingenieux. Comment Actif Inscription Jul 2007 Messages 1532 Localisation Planete Terre.. 4em arrondissement.. 2em tour a gauche. we je peux imaginer a quel point on se prenais pour des genies de cryptages rien que pcq on peut ecrire des msg codes com celui la! mais loin de toute critiques de la technique.. je trouve que c tres bien ecrit, et tre drole mm. pour ta techniq de cryptage.. elle sera pas difficile de a dechifrer sauf que la run in hole stucks there. and it is what hey ultra v un truc de fou vient de marriver. jetais en train decrire ce poste et voila que 3inaya ghfet pr un instant, je rentre deja dans un cycle de someil, je commence mm a rever, le plus marrant c que jai continu a ecrire.. je sais mm pas combien de temps je suis rester dans cet etat.. mais c la 1ere fois que ca marrive! aya bnsoiree nnes lkol jen peut pli bye Comment Actif Inscription Oct 2005 Messages 1916 Localisation Lyon;Tunis .... hi!!! bons les gars je trouve que le poĂ©me est trĂ©s jolie mais je pense pas que le codage sois rĂ©ellement eux qu'ils l'ont fais!!!vous etes bien sures que c'est voulu?!! EN TOUT CAS G BIEN RIGOLĂ©e!!!tong ps si c faux les pauvres ils doivent se retournĂ©s ds leurs tombes!!! Comment Nouveau Inscription Oct 2007 Messages 40 Localisation Garges les Gonesse Ah l'humeur grivois de nos amiEs gaulois me fera toujours aussi dĂ©lirer! Comment FidĂšle Inscription Aug 2007 Messages 5137 Localisation Bonheurland Si, c'est vĂ©ridique, on a appris ces lettres quand j'Ă©tais au collĂšge avec le prof de français ! Comment Actif Inscription Oct 2007 Messages 1256 Localisation Tunis EnvoyĂ© par Douce Voir le message Si, c'est vĂ©ridique, on a appris ces lettres quand j'Ă©tais au collĂšge avec le prof de français ! eh bien oui les deux lettres appartenaient bel et bien aux deux poĂštes citĂ©s ,connus par leurs folles amours Ils n'avaient pas seulement ces deux lettres "Ă©rotiques Ă  leur actif" beaucoup d'autres lettres sont listĂ©es je continue avec la reponse de G sand Ă  la question de Musset "quand voulez vous que je couche avec vous? Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. littĂ©rairement votre! Comment Actif Inscription Nov 2006 Messages 2298 Localisation chebba ya 3omri Comment Nouveau Inscription Oct 2007 Messages 27 bon c particulier mĂ© d'ab c toi qui l'a Ă©crit ou tu la trouver qque part??? Ù†Ű­Ù† قوم ŰŁŰčŰČÙ†Ű§ Ű§Ù„Ù„Ù‡ ŰšŰ§Ù„Ű„ŰłÙ„Ű§Ù…ŰŒ ÙŰ„Ù† ۧۚŰȘŰșÙŠÙ†Ű§ Ű§Ù„ŰčŰČŰ© ŰšŰșÙŠŰ± Ű§Ù„Ű„ŰłÙ„Ű§Ù… ŰŁŰ°Ù„Ù†Ű§ Ű§Ù„Ù„Ù‡ Comment Utilisateur exclu Inscription Sep 2007 Messages 364 Localisation charente maritime [quote=Aphrodite;323485]bon c particulier mĂ© d'ab c toi qui l'a Ă©crit ou tu la trouver qque part??? Moi?.......Mais non aphrodite voyons c georges sand a alfred musset Comment Utilisateur exclu Inscription Sep 2007 Messages 364 Localisation charente maritime UNE AUTRE POUR LES AMATEURSTRICES QUAND je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, VOULEZ-vous qu'un instant je change de visage ? VOUS avez capturĂ© les sentiments d'un coeur QUE pour vous adorer forma le crĂ©ateur. JE vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire COUCHE sur le papier ce que je n'ose dire. AVEC soin de mes vers lisez les premiers mots VOUS saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Alfred de Musset CETTE insigne faveur que votre coeur rĂ©clame NUIT Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. George Sand seconde lecture lire uniquement les premiers mots de chaque vers Comment ConfirmĂ© Inscription Aug 2007 Messages 964 quand on passe du spirituel au physique c vraiment choquant mais c bo qd mĂȘmetong Comment FidĂšle Inscription Feb 2006 Messages 2549 Localisation Lille et Tunis Chouette des GROS MOTS Laule en meme temps pas etonnant venant de Sand une femme assez "virile" Chopin s'est bien laissĂ© faire Comment Utilisateur exclu Inscription Sep 2007 Messages 364 Localisation charente maritime EnvoyĂ© par elmouldi Voir le message Laule en meme temps pas etonnant venant de Sand une femme assez "virile" Chopin s'est bien laissĂ© faire Si Elmouldi, de musset n'a fait qu'investir un terrain fertile abandonnĂ© par ses occupants, en effet chopin Ă©tait malade tuberculose pulmonaire qui l'emporta quelques annĂ©es plus tard, et bien avant, n'avait d'autres desseins que de se faire materner par sand, dont il est loin d'etre le monsieur qui allais temperer les ardeurs de la "virile" jeune fille, il faut prĂ©ciser qu'il avait eu une certaine aversion pour cette fille au tout dĂ©but de leurs premiĂšres rencontre en 1836, confidence qu'il avouat a son ami Hiller, ce fut son contemporain qui s'acquittat de la tĂąche, et par consĂ©quent, frĂ©derique françois chopin ne s'est pas laissĂ© faire mais bel et bien laisser faire. P/S le contenu de la lettre si haut postĂ©e a Ă©tĂ© adressĂ© en premier a chopin, ce dernier se dĂ©sista, elle fĂ»t rééxpĂ©diĂ©e vers musset. Comment Utilisateur exclu Inscription Sep 2007 Messages 364 Localisation charente maritime EnvoyĂ© par lagazania Voir le message quand on passe du spirituel au physique c vraiment choquant mais c bo qd mĂȘmetong ben je ne vois pas ou est le cotĂ© spirituel que tu semble dĂ©celer dans le texte, pas vrai el mouldi? A moins que t'a fais une autre lecture que j'ignore les secrets , genre de bas en haut et de droite a gauche............tong Comment

Lettrede George Sand Ă  Alfred de Musset. TĂ©moignage cocasse et coquin de sa brĂšve aventure amoureuse avec l’écrivain entre 1833 et 1834. Lettres chiffrĂ©es. Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j’ai. bien compris l’autre jour que vous aviez. toujours une envie folle de me faire. danser. Je garde le souvenir de votre . baiser et je voudrais bien que ce soit. une

PREMIÈRE SÉRIEParis — 1833 LETTRE N° 1.[1] Madame, je prends la libertĂ© de vous envoyer quelques vers que je viens d’écrire en relisant un chapitre d’Indiana, celui oĂč Noun reçoit Raymond dans la chambre de sa maitresse. Leur peu de valeur m’aurait fait hĂ©siter Ă  les mettre sous vos yeux, s’ils n’étaient pour moi une occasion de vous exprimer le sentiment d’admiration sincĂšre et profonde qui les a inspirĂ©s. AgrĂ©ez, madame, l’assurance de mon respect. Alf. de Musset. COMPLÉMENT DE LA LETTRE N°1 Sand, quand tu l’écrivais, oĂč donc l’avais-tu vue Cette scĂšne terrible oĂč Noun Ă  demi nue Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? Qui donc te la dictait, cette page brĂ»lante OĂč l’amour cherche en vain d’une main palpitante Le fantĂŽme adorĂ© de son illusion ? En as-tu dans le cƓur la triste expĂ©rience ? Ce qu’éprouve Raymond, te le rappellais-tu ? Et tous ces sentiments d’une vague souffrance, Ces plaisirs sans bonheur, si pleins d’un vide immense, As-tu rĂȘvĂ© cela, George, ou l’as-tu connu ? N’est-ce pas le RĂ©el dans toute sa tristesse Que cette pauvre Noun, les yeux baignĂ©s de pleurs, Versant Ă  son ami le vin de sa maĂźtresse, Croyant que le bonheur c’est une nuit d’ivresse Et que la voluptĂ©, c’est le parfum des fleurs ? Et cet ĂȘtre divin, cette femme angĂ©lique Que dans l’air embaumĂ© Raymond voit voltiger, Cette frĂȘle Indiana dont la forme magique Erre sur les miroirs comme un spectre lĂ©ger, Ô George ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© ! Malheur Ă  l’imprudent qui, lorsque Noun l’embrasse Peut penser autre chose en entrant dans son lit, Sinon que Noun est belle et que le Temps qui passe, A comptĂ© sur ses doigts les heures de la nuit ! Demain viendra le jour, demain, dĂ©sabusĂ©e, Noun, la fidĂšle Noun, par sa douleur brisĂ©e, Rejoindra sous les eaux l’ombre d’OphĂ©lia. Elle abandonnera celui qui la mĂ©prise ; Et le cƓur orgueilleux qui ne l’a pas comprise Aimera l’autre en vain — n’est-ce pas, LĂ©lia ? 24 juin 1833. LETTRE N° 2. VoilĂ , madame, le fragment que vous dĂ©sirez lire et que je suis assez heureux pour avoir retrouvĂ©, en partie dans mes papiers, en partie dans ma mĂ©moire. Soyez assez bonne pour faire en sorte que votre petit caprice de curiositĂ© ne soit partagĂ© par personne.[2] Votre bien dĂ©vouĂ© serviteur, Alfd de Musset. Mardi. LETTRE N° 3. Votre aimable lettre a fait bien plaisir, madame, Ă  une espĂšce d’idiot entortillĂ© dans de la flanelle comme une Ă©pĂ©e de bourgmestre. Il vous remercie bien cordialement de votre souvenir pour une sottise qui n’en valait pas la peine et dont il est bien fĂąchĂ© de vous avoir rendu tĂ©moin[3]. Que vous ayez le plus tĂŽt possible la fantaisie de perdre une soirĂ©e avec lui, c’est ce qu’il vous demande surtout. Votre bien dĂ©vouĂ©, Alfd de Mt. LETTRE N° 4. Je suis obligĂ©, madame, de vous faire le plus triste aveu ; je monte la garde mardi prochain ; tout autre jour de la semaine, ou, ce soir mĂȘme, si vous Ă©tiez libre, je suis tout Ă  vos ordres et reconnaissant des moments que vous voulez bien me sacrifier. Votre maladie n’a rien de plaisant, quoique vous ayez envie d’en rire. Il serait plus facile de vous couper une jambe que de vous guĂ©rir. Malheureusement on n’a pas encore trouvĂ© de cataplasme Ă  poser sur le cƓur. Ne regardez pas trop la lune, je vous en prie, et ne mourez pas avant que nous n’ayons exĂ©cutĂ© ce beau projet de voyage dont nous avons parlĂ©. Voyez quel Ă©goĂŻste je suis ; vous dites que vous avez manquĂ© d’aller dans l’autre monde ; je ne sais vraiment pas trop ce que je fais dans celui-ci. Tout Ă  vous de cƓur. Alfd de Mt. Lundi. LETTRE N° 5. J’ai reçu LĂ©lia. — Je vous en remercie, et bien que j’eusse rĂ©solu de me conserver cette jouissance pour la nuit, il est probable que j’aurai tout lu avant de retourner au corps de garde. Si aprĂšs avoir raisonnablement trempĂ© vos doigts dans l’encre, vous vous couchez prosaĂŻquement, je souhaite que Dieu vous dĂ©livre de votre mal de tĂȘte. — Si vous avez rĂ©ellement l’idĂ©e d’aller vous percher sur les tours de Notre-Dame[4], vous serez la meilleure femme du monde, si vous me permettez d’y aller avec vous. Pourvu que je rentre Ă  mon poste le matin, je puis disposer de ma veillĂ©e patriotique. RĂ©pondez-moi un mot, et croyez Ă  mon amitiĂ© sincĂšre. Alfd de Mt. LETTRE N° 6. Vous ĂȘtes bien bonne et bien aimable de penser Ă  moi ; je m’aperçois que le porteur de votre lettre s’est exaltĂ© sur la route, en sorte que, de peur de mĂ©prise, je prends la prĂ©caution du papier pour vous dire que je suis parfaitement libre, et que je vous remercie de votre aimable invitation. Votre bien dĂ©vouĂ© serr, Alfd de Mt. Sans date. LETTRE N° 7. Éprouver de la joie Ă  la lecture d’une belle chose faite par un autre, est le privilĂšge d’une ancienne amitiĂ©. — Je n’ai pas ces droits auprĂšs de vous, madame, il faut cependant que je vous dise que c’est lĂ  ce qui m’est arrivĂ© en lisant LĂ©lia. — J’étais, dans ma petite cervelle, trĂšs inquiet de savoir ce que c’était. Cela ne pouvait pas ĂȘtre mĂ©diocre, mais enfin ça pouvait ĂȘtre bien des choses avant d’ĂȘtre ce que cela est. Avec votre caractĂšre, vos idĂ©es, votre nature de talent, si vous eussiez Ă©chouĂ© lĂ , je vous aurais regardĂ©e comme valant le quart de ce que vous valez. Vous savez que malgrĂ© tout votre cher mĂ©pris pour vos livres, que vous regardez comme des espĂšces de contre-partie des mĂ©moires de vos boulangers, etc., vous savez, dis-je, que pour moi, un livre, c’est un homme, ou rien. — Je me soucie autant que de la fumĂ©e d’une pipe, de tous les arrangements, combinaisons, drames, qu’à tĂȘte reposĂ©e, et en travaillant pour votre plaisir, vous pourriez imaginer et combiner. — Il y a dans LĂ©lia des vingtaines de pages qui vont droit au cƓur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de RenĂ© et de Lara. Vous voilĂ  George Sand ; autrement vous eussiez Ă©tĂ© madame une telle faisant des livres. VoilĂ  un insolent compliment, je ne saurais en faire d’autres. Le public vous les fera. Quant Ă  la joie que j’ai Ă©prouvĂ©e, en voici la raison. Vous me connaissez assez pour ĂȘtre sĂ»re Ă  prĂ©sent que jamais le mot ridicule de — voulez-vous ? ou ne voulez-vous pas ? — ne sortira de mes lĂšvres avec vous. — Il y a la mer Baltique entre vous et moi sous ce rapport. — Vous ne pouvez donner que l’amour moral — et je ne puis le rendre Ă  personne en admettant que vous ne commenciez pas tout bonnement par m’envoyer paĂźtre, si je m’avisais de vous le demander, mais je puis ĂȘtre, si vous m’en jugez digne, — non pas mĂȘme votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espĂšce de camarade sans consĂ©quence et, sans droits, par consĂ©quent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[5] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, Ă  ce titre, quand vous n’avez rien Ă  faire, ou envie de faire une bĂȘtise, comme je suis poli ! vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirĂ©e, au lieu d’aller ces jours-lĂ  chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire Ă  mon cher monsieur George Sand, qui est dĂ©sormais pour moi un homme de gĂ©nie. Pardonnez-moi de vous le dire en face, je n’ai aucune raison pour mentir. À vous de cƓur. Alfd de Mt. Mercredi. LETTRE N° 8. Mon cher George, vos beaux yeux noirs que j’ai outragĂ©s hier[6] m’ont trottĂ© dans la tĂȘte ce matin. Je vous envoie cette Ă©bauche, toute laide qu’elle est, par curiositĂ© pour voir si vos amis la reconnaĂźtront, et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme. Good night. I am gloomy to day.[7] Alfd de Musset. LETTRE N° 9[8]. Je crois, mon cher George, que tout le monde est fou ce matin ; vous qui vous couchez Ă  quatre heures, vous m’écrivez Ă  huit ; moi, qui me couche Ă  sept, j’étais tout grand Ă©veillĂ© au beau milieu de mon lit, quand votre lettre est venue. Mes gens auront pris votre commissionnaire pour un usurier, car on l’a renvoyĂ© sans rĂ©ponse. Comme j’étais en train de vous lire et d’admirer la sagesse de votre style, arrive un de mes amis toujours Ă  huit heures, lequel ami se lĂšve ordinairement Ă  deux heures de l’aprĂšs-midi. Il Ă©tait cramoisi de fureur contre un article des DĂ©bats oĂč l’on s’efforce, ce matin mĂȘme[9], de me faire un tort commercial de quelques douzaines d’exemplaires. En vertu de quoi j’ai essuyĂ© mon razoir sic dessus. J’irai certainement vous voir Ă  minuit. Si vous Ă©tiez venue hier soir, je voue aurais remerciĂ© sept fois comme ange consolateur et demi, ce qui fait bien proche de Dieu. J’ai pleurĂ© comme un veau pour faire ma digestion, aprĂšs quoi je suis accouchĂ© par le forceps de cinq vers et une sic hĂ©mistiche, et j’ai mangĂ© un fromage Ă  la crĂšme qui Ă©tait tout aigre. Que Dieu vous conserve en joie, vous et votre progĂ©niture, jusqu’à la vingt et uniĂšme gĂ©nĂ©ration. Yours truly Alfd de Mt. LETTRE N° 10. Mon cher George, j’ai quelque chose de bĂȘte et de ridicule Ă  vous dire. Je vous l’écris sottement au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai dĂ©solĂ©, ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez Ă  la porte et vous croirez que je mens. Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour oĂč j’ai Ă©tĂ© chez vous. J’ai cru que je m’en guĂ©rirais tout simplement en vous voyant Ă  titre d’ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractĂšre qui pouvaient m’en guĂ©rir ; j’ai lĂąchĂ© de me le persuader tant que j’ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J’aime mieux vous le dire et j’ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m’en guĂ©rir Ă  prĂ©sent si vous me fermez votre porte. Cette nuit, pendant que[10]
 j’avais rĂ©solu de vous faire dire que j’étais Ă  la campagne, mais je ne veux pas vous faire de mystĂšres ni avoir l’air de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire encore un qui va m’ennuyer ! comme vous dites ; si je ne suis pas tout Ă  fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me l’auriez dit hier en me parlant d’un autre, ce qu’il faut que je fasse. Mais je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous Ă©cris, ne me rĂ©pondez plutĂŽt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je n’espĂšre rien en vous disant cela. Je ne puis qu’y perdre une amie et les seules heures agrĂ©ables que j’ai passĂ©es depuis un mois. Mais je sais que vous ĂȘtes bonne, que vous avez aimĂ©, et je me confie Ă  vous, non pas comme Ă  une maĂźtresse, mais comme Ă  un camarade franc et loyal. George, je suis un fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore Ă  passer Ă  Paris, avant votre dĂ©part pour l’Italie oĂč nous aurions passĂ© de si belles nuits, si j’avais de la force. Mais la vĂ©ritĂ© est que je souffre et que la force me manque. Alfd Mt. LETTRE N° 11. S’il y a dans les feuilles que je viens de lire une page oĂč vous ayez pensĂ© Ă  moi, et que je l’aie devinĂ©, je vous remercie, George. [11] Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyiez qu’il n’y a dans ma conduite envers vous ni rouerie ni orgueil affectĂ©, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. Je me suis livrĂ© sans rĂ©flexion au plaisir de vous voir et de vous aimer. — Je vous ai aimĂ©e, non pas chez vous, prĂšs de vous, mais ici, dans cette chambre oĂč me voilĂ  seul Ă  prĂ©sent. C’est lĂ  que je vous ai dit ce que je n’ai jamais dit Ă  personne. — Vous souvenez-vous que vous m’avez dit un jour que quelqu’un vous avait demandĂ© si j’étais Octave ou CƓlio, et que vous aviez rĂ©pondu tous les deux, je croĂźs. — Ma folie a Ă©tĂ© de ne vous en montrer qu’un, George, et quand l’autre a parlĂ©, vous lui avez rĂ©pondu comme Ă [12] À qui la faute ? À moi. Plaignez ma triste nature qui s’est habituĂ©e Ă  vivre dans un cercueil scellĂ©, et haĂŻssez les hommes qui m’y ont forcĂ©. VoilĂ  un mur de prison, disiez-vous hier, tout viendrait s’y briser. Oui George, voilĂ  un mur ; vous n’avez oubliĂ© qu’une chose, c’est qu’il y a derriĂšre un prisonnier. VoilĂ  mon histoire toute entiĂšre, ma vie passĂ©e, ma vie future. Je serai bien avancĂ©, bien heureux, quand j’aurai barbouillĂ© de mauvaises rimes les murs de mon cachot ! VoilĂ  un beau calcul, une belle organisation de rester muet en face de l’ĂȘtre qui peut vous comprendre, et de faire de ses souffrances un trĂ©sor sacrĂ© pour le jeter dans toutes les voieries, dans tous les Ă©gouts, Ă  six francs l’exemplaire ! Pouah ! Plaignez-moi, ne me mĂ©prisez pas. Puisque je n’ai pu parler devant vous, je mourrai muet. Si mon nom est Ă©crit dans un coin de votre cƓur, quelque faible, quelque dĂ©colorĂ©e qu’en soit l’empreinte, ne l’effacez pas. Je puis embrasser une fille galeuse et ivre morte, mais je ne puis embrasser ma mĂšre. Aimez ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir. Il y a des jours oĂč je me tuerais mais je pleure ou j’éclate de rire, non pas aujourd’hui, par exemple. Adieu, George, je vous aime comme un enfant. ↑ La 1re lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset est datĂ©e de Venise. Aucune de celles qu’elle a pu lui Ă©crire prĂ©cĂ©demment ne m’a Ă©tĂ© remise. Aucune n’avait Ă©tĂ© copiĂ©e, ni mĂȘme vue par M. Aucante. George Sand tenait surtout Ă  se justifier d’avoir Ă©tĂ© la maitresse de Pagello, alors qu’elle aurait encore Ă©tĂ© celle de Musset. C’est pourquoi elle a dĂ» regarder comme Ă©tant sans intĂ©rĂȘt les rĂ©ponses qu’elle a pu faire Ă  ce dernier dans les dĂ©buts de leur liaison. ↑ C’était un fragment inĂ©dit de Rolla. ↑ Il avait eu des crampes d’estomac jusqu’à s’évanouir. ↑ C’était pour voir un feu d’artifice, probablement celui de la fĂȘte du roi, oĂč elle a Ă©tĂ© en effet sans lui. ↑ Il s’était habillĂ© en pierrot et avait mystifiĂ© une personne qui n’était pas, comme on l’a racontĂ© et imprimĂ©, Mr de la Rochefoucauld. ↑ Il avait fait la charge de plusieurs personnes, la sienne, celle de G. S., celle de Buloz, etc. Il dessinait remarquablement. ↑ Bonsoir, je sais triste aujourd’hui. ↑ L’en-tĂȘte de cette lettre est ornĂ© d’un dessin Ă  la plume reprĂ©sentant une dame vue de dos et tenant par la main deux enfants qui portent des joujoux. ↑ N° du 28 juillet 1833. ↑ Ces deux derniers mots biffes Ă  la plume par G. Sand, et la ligne suivante coupĂ©e aux ciseaux. ↑ Coupure aux ciseaux, faite par A. de M. ↑ Partie du verso enlevĂ©e par la coupure. Alf. de M. semble avoir voulu couper tout ce qui contenait des noms propres.
GeorgeSand (1804-1876), Alfred de Musset (1810-1857) PoĂšme de George Sand Ă  Alfred de Musset. Portrait de George Sand EugĂšne Delacroix Huile sur toile,1838. Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve
Chere élÚve de 4Ú, voici la vidéo de lecture de la lettre de George Sand à Alfred de Musset. Regarde-la puis remplis le formulaire en cliquant sur ce lien. [youtube] Navigation des articles
Lettrede George Sand Ă  Alfred de Musset (1835) Lettre de Paul ValĂ©ry Ă  Jean Voilier. Lettre d’Henry Miller Ă  AnaĂŻs Nin: Lettre de John Keats Ă  Fanny Brawne: Lettre de kiki de Montparnasse Ă  man Ray: Lettre de Maria Callas Ă  son Ă©poux: Lettre d’Alain Delon Ă  Romy Schneider: Lettre de Zelda Fitzgerald Ă  elle-mĂȘme : Lettre de Colette Ă  Missy: Lettres de
J’ai dĂ©couvert George Sand Ă  l’ñge de 8 ans, j’avais gagnĂ© un prix de rĂ©daction en classe de CE2 et le gain fut La Petite Fadette ». Je tombai alors amoureuse de la littĂ©rature française. Je fis alors une section littĂ©raire au lycĂ©e et en appris davantage sur Amantine Aurore Lucile Dupin
 Cette Ă©crivaine me fascinait autant le personnage privĂ© que la personnalitĂ© publique. Cette femme Ă©tait un lettre suivante fut adressĂ©e Ă  Alfred de Musset
 soit or not canular?Peu importe, les deux romanciers se sont frĂ©quentĂ©s pendant 2 ans, une relation aussi intense que tumultueuse, pourquoi leur correspondance ne serait pas toute aussi salace? 😋 En apparence il s’agit d’une simple lettre d’amour. Pourtant, si vous lisez seulement une ligne sur deux, vous dĂ©couvrez un texte cachĂ©, a ne pas mettre entre toutes les mains. 😜 Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’aibien compris l’autre soir que vous avieztoujours une envie folle de me fairedanser. Je garde le souvenir de votrebaiser et je voudrais bien que ce soitlĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©epar vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer monaffection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussivous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąmetoute nue, venez me faire une causerons en amis, vous prouverai que je suis la femmesincĂšre, capable de vous offrir l’affectionla plus profonde comme la plus Ă©troiteen amitiĂ©, en un mot la meilleure preuvedont vous puissiez rĂȘver, puisque votreĂąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souventdifficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñmegrosse. Accourrez donc vite et venez me lafaire oublier par l’amour oĂč je veux memettre. .La rĂ©ponse d’Alfred de Musset Lire le premier mot de chaque ligneQuand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommageVoulez-vous qu’un instant je change de visage ?Vous avez capturĂ© les sentiments d’un courQue pour vous adorer forma le vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lireCouche sur le papier ce que je n’ose soin, de mes vers lisez les premiers motsVous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Et la rĂ©ponse de George Sand Lire le premier mot de chaque ligneCette insigne faveur que votre cour rĂ©clameNuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne mon Ăąme. Je sais bien que les gens d’aujourd’hui n’écrivent plus, mais oseriez-vous en faire de mĂȘme?
Tropsouvent réduit à sa réputation d'écrivain sentimental et à sa liaison avec George Sand, Musset est notre contemporain : parce qu'il
VoilĂ  huit jours que je suis parti et je ne t’ai pas encore Ă©crit. J’attendais un moment de calme, il n’y en a plus. Je voulais t’écrire doucement, tranquillement par une belle matinĂ©e, te remercier de l’adieu que tu m’as envoyĂ©, il est si bon, si triste, si doux ma chĂšre Ăąme, tu as un cƓur d’ange. Je voudrais te parler seulement de mon amour, ah ! George, quel amour ! Jamais homme n’a aimĂ© comme je t’aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyĂ©, inondĂ© d’amour; je ne sais plus si je vis, si je ma,ge, si je marche, si je respire, si je parle; je sais que je t’aime. Ah ! si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c’est un bonheur d’ĂȘtre aimĂ©e, si tu ne l’as jamais demandĂ© au ciel, oh ! toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimĂ©e, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde ! Tu es aimĂ©e, dis-toi, cela autant que Dieu peut ĂȘtre aimĂ© par ses lĂ©vites, par ses amants, par ses martyrs ! Je t’aime, ĂŽ ma chair et mon sanf ! Je meurs d’amour, d’un amour sans fin, sans nom, insensĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©, perdu ! Tu es aimĂ©e, adorĂ©e, idolĂątrĂ©e jusqu’à en mourir ! Et non, je ne guĂ©rirai pas. Et non, je n’essaierai pas de vivre ; et j’aime mieux cela, et mourir en t’aimant vaut mieux que de vivre. Je me soucie bien de ce qu’ils en diront. Ils disent que tu as un autre amant. Je le sais bien, j’en meurs, mais j’aime, j’aime, j’aime. Qu’ils m’empĂȘchent d’aimer ! Vois-tu, lorsque je suis parti, je n’ai pu souffrir; il n’y avait pas de place dans mon cƓur. Je t’avais tenue dans mes bras, ĂŽ mon corps adorĂ© ! Je t’avais pressĂ©e sur cette blessure chĂ©rie ! Je suis parti sans savoir ce que je faisais ; je ne sais si ma mĂšre Ă©tait triste, je crois que non, je l’ai embrassĂ©e, je suis parti ; je n’ai rien dit, j’avais le souffle de tes lĂšvres sur les miennes, je te respirais encore. Ah ! George, tu as Ă©tĂ© tranquille et heureuse lĂ -bas. Tu n’avais rien perdu. Mais sais-tu ce que c’est que d’attendre un baiser cinq mois ! Sais-tu ce que c’est pour un pauvre coeur qui a senti pendant cinq mois, jour aprĂšs jour, heure aprĂšs heure, la vie l’abandonner, le froid de la tombe descendre lentement dans la solitude, la mort et l’oubli tomber goutte Ă  goutte comme la neige, sais-tu ce que c’est pour un coeur serrĂ© jusqu’à cesser de battre, de se dilater un moment, de se rouvrir comme une pauvre fleur mourante, et de boire encore une goutte de rosĂ©e, vivifiante , Oh, mon Dieu, je le sentais bien, je le savais, il ne fallait pas nous revoir. Maintenant c’est fini ; je m’étais dit qu’il fallait revivre, qu’il fallait prendre un autre amour, oublier le tien, avoir le courage J’essayais, je tentais du moins. Mais maintenant, Ă©coute, j’aime mieux ma souffrance que la vie ; vois-tu, tu te rĂ©tracterais que cela ne servirait de rien ; tu veux bien que je t’aime ; ton coeur le veut, tu ne diras pas le contraire, et moi, je suis perdu. Vois-tu, je ne rĂ©ponds plus de rien.
Lettrede George Sand à Alfred de Musset : Je suis trÚs émue de vous dire que j'ai. bien compris l'autre soir que vous aviez. toujours une envie folle de me faire. danser. Je garde le souvenir de votre. baiser et je voudrais bien que ce soit. là
VĂ©rification des exemplaires disponibles ... OĂč trouver le document ? VĂ©rification des exemplaires disponibles ... Autre format Suggestions Du mĂȘme auteur Indiana / George Sand Livre Sand, George 1804-1876. Auteur Editions Gallimard. Paris 2020 MariĂ©e, au sortir de l'adolescence, Ă  un vieux colonel antipathique et autoritaire, Indiana est contrainte Ă  une routine d'outre-tombe. Tout la disposait pourtant Ă  ĂȘtre sauvĂ©e par l'amour Raymon, par qui elle se laisse sĂ©duire,... Les caprices de Marianne / Alfred de Musset Livre Musset, Alfred de 1810-1857. Auteur Gallimard. [Paris] 2001 Octave plaide la cause de Coelio auprĂšs de Marianne, qui s'intĂ©resse Ă  lui. Par caprice elle lui donne rendez-vous. C'est Coelio qui s'y rend, mais aussi Claudio, l'Ă©poux de Marianne... Lorenzaccio / Alfred de Musset Livre Musset, Alfred de 1810-1857. Auteur Gallimard. [Paris] 2003 La piĂšce romantique est suivie d'un dossier construit autour de six points mouvement littĂ©raire, contexte, crĂ©ation, problĂ©matique, sujets de rĂ©flexion, chronologie et biographie de l'auteur. Chargement des enrichissements...
Voiciune lettre que Sand a Ă©crit Ă  Alfred de Musset en 1834. Les deux Ă©minents auteurs romantiques du 19Ăšme siĂšcle ont vĂ©cu deux ans d’amour aussi intenses que houleux. En 1833, les deux amants partent Ă  Venise pour NoĂ«l. Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l’amour oĂč je veux me mettre

Notesde Delhasse sur la correspondance de George Sand. — Articles sur George Sand et Alfred de Musset. — Articles sur sa correspondance, ses romans, ses mĂ©moires et sa mort (au nombre de 34). — Adresse de la main de George Sand au citoyen ThorĂ© . Index. index. Contenu Pdf. Il vous est possible de tĂ©lĂ©charger le(s) document(s) associĂ©(s) Ă  ce composant. Obtenir

27 Janvier 2013 George Sand Ă  Alfred de Musset Venise 15 avril et 17 avril 1834 J’étais au dĂ©sespoir. Enfin j’ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh que je t’en remercie mon enfant ! Qu’elle est bonne et qu’elle m’a fait du bien ! Est-ce vrai que tu n’es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m’exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh que Dieu te la donne et te la conserve, mon cher petit ! Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais, que ton amitiĂ©. Sans l’une ou l’autre, je ne puis pas espĂ©rer un seul beau jour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec l’idĂ©e d’avoir perdu ton cƓur. Que je t’aie inspirĂ© de l’amour ou de l’amitiĂ©, que j’ai Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l’état de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t’aime et c’est tout. [
] Je ne me souviens plus de rien, sinon que nous aurons Ă©tĂ© bien malheureux et que nous nous aimerons toute la vie avec le cƓur, avec l’intelligence, que nous tĂącherons par une affection sainte de nous guĂ©rir mutuellement du mal que nous avons souffert l’un pour l’autre, hĂ©las non ! ce n’était pas notre faute, nous suivions notre destinĂ©e, et nos caractĂšres plus Ăąpres, plus violents que ceux des autres, nous empĂȘchaient d’accepter la vie des amants ordinaires. Mais nous sommes nĂ©s pour nous connaĂźtre et pour nous aimer, sois-en sĂ»r.[...] Nous avons Ă©tĂ© amants, et nous nous connaissons jusqu'au fond de l'Ăąme, tant mieux. Quelle dĂ©couverte avons nous faite mutuellement qui puisse nous dĂ©goĂ»ter l'un de l'autre? Oh malheur Ă  nous si nous nous Ă©tions sĂ©parĂ©s dans un jour de colĂšre, sans nous comprendre, sans nous expliquer! C'est alors qu'une pensĂ©e odieuse eĂ»t empoisonnĂ©e notre vie entiĂšre, c'est alors que nous n'aurions jamais cru Ă  rien. Mais aurions-nous pu nous sĂ©parer ainsi? Ne l'avons-nous pas tentĂ© mlusieurs fois, nos coeurs enflammĂ©s d'orgueil et de ressentiment ne se brisaient -ils pas de douleur et de regret chaque fois que nous nous trouvions seuls?[...] Adieu, adieu, mon cher petit enfant. Ecris-moi bien souvent je t'en supplie. Oh que je voudrais te savoir arrivĂ© Ă  Paris et bien portant! Souviens-toi que tu m'as promis de te soigner. Adieu, mon Alfred, aime to, GEORGE. Tags LittĂ©rature
4Alfred de Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet, « PremiĂšre lettre », dans ƒuvres complĂštes en prose; 5 Dans la revue, cette lettre porte le n˚ VII ; elle devient la Lettre X dans le recueil publiĂ© chez ; 2 Il convient assurĂ©ment de revenir aux textes de Musset et Sand pour y percevoir aussi, Ă  rebours de cette transparence rĂ©fĂ©rentielle trompeuse, moins une puissance
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 Enfantterrible du romantisme, Alfred de Musset (1810-1857) fut considĂ©rĂ© de son vivant comme un mĂ©tĂ©ore qui n'avait jamais donnĂ© la pleine mesure de son talent. On ne voulait voir en lui qu'un auteur de comĂ©dies charmantes, de contes lĂ©gers et de poĂšmes lyriques. La Confession d'un enfant du siĂšcle fut publiĂ©e dans une sorte d'indiffĂ©rence : il ne chercha jamais Ă  dissiper ces

Sujet La lettre de George Sand Ă  Alfred de Mus jenotevosposts MP 05 janvier 2014 Ă  030314 George Sand et Alfred de Musset... ? Ils Ă©taient homos ? Abruticus MP 05 janvier 2014 Ă  030510 Notre George aura mĂȘme fait perdurer son troll quelques deux siĂšcles plus tard, bien jouĂ© Amantine Crocodou MP 05 janvier 2014 Ă  030617 jenotevosposts Voir le profil de jenotevosposts PostĂ© le 5 janvier 2014 Ă  030314 Avertir un administrateur George Sand et Alfred de Musset... ? Ils Ă©taient homos ? euh... Victime de harcĂšlement en ligne comment rĂ©agir ?

Traductionde « Lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset » par CĂ©line Dion, français → chinois Deutsch English Español Français Hungarian Italiano Nederlands Polski PortuguĂȘs (Brasil) RomĂąnă Svenska TĂŒrkçe ΕλληΜÎčÎșÎŹ БългарсĐșĐž РуссĐșĐžĐč СрпсĐșĐž Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ© ÙŰ§Ű±ŰłÛŒ æ—„æœŹèȘž 한ꔭ얎

Françoise Genevray Texte intĂ©gral 1 Publiques au lieu de publiĂ©es pour celles IV, V, VI, IX qui ne sont pas simplement des lettres co ... 2 À la diffĂ©rence des trois premiĂšres lettres, que Sand destine d’emblĂ©e Ă  la Revue des Deux Mondes b ... 1Lettres fictives, vraies lettres publiĂ©es, lettres publiques1, lettres ouvertes ? Les Lettres d’un voyageur, en mĂȘlant ces dispositifs, se dĂ©robent aux appellations exclusives. Parler d’épĂźtre aidera du moins, selon la tradition purement profane venue d’Horace et relayĂ©e par Boileau, Ă  clairement distinguer de lettres ordinaires correspondance celles que George Sand destine d’emblĂ©e Ă  la publication ou qu’elle retravaille dans cette optique le recueil illustre ces deux cas. Nous traiterons en prioritĂ© des numĂ©ros IV, V et IX, dont la texture intĂšgre des fragments de lettres envoyĂ©es Ă  Jules NĂ©raud et Ă  François Rollinat2. La perte de tous les avant-textes manuscrits, Ă©preuves interdit de mener une Ă©tude gĂ©nĂ©tique fondĂ©e sur la comparaison entre les missives initiales et les versions retravaillĂ©es. Le dosage de l’authentique et du fictionnel nous Ă©chappe donc nĂ©cessairement, et n’aurait d’ailleurs pas d’incidence sur le propos qui va suivre. Celui-ci consiste Ă  examiner un dispositif d’énonciation singulier, qui s’apparente Ă  l’épistolaire sans pour autant s’y enfermer. 3 B. Diaz, L’Épistolaire ou la PensĂ©e nomade, Paris, 2002, PUF Écriture. 4 Ibid., p. 90. 2Si l’étiquette gĂ©nĂ©rique semble incertaine, n’est-ce pas d’abord en vertu de catĂ©gories qu’il faut dĂ©cloisonner pour tenir compte de l’histoire des normes et des pratiques ? Brigitte Diaz montre fort bien que l’épistolaire n’a rien d’un genre verrouillĂ©, fermĂ© sur lui-mĂȘme3. Son ouverture lui permet au contraire, surtout depuis le XVIIIe siĂšcle, d’investir des genres, des sous-genres et des types de discours fiction, philosophie, Ă©changes savants, expression politique auxquels il prĂȘte son dehors, ses ressources, ou simplement son concours Ă  titre de forme insĂ©rĂ©e dans une autre. Cette porositĂ© des genres » se manifeste en particulier quand ils se subordonnent Ă  un propos qui les traverse – l’écriture de soi en l’occurrence, registre assez diffus pour que s’opĂšrent des dĂ©placements de l’un Ă  l’autre des supports investis lettre, Ă©pĂźtre, journal intime, album, carnets, autobiographie. Si l’on admet Ă  titre gĂ©nĂ©ral que dans l’immense territoire des Ă©critures personnelles les limites ne sont pas nettes » et que la lettre, singuliĂšrement, les franchit volontiers »4, la remarque vaut tout spĂ©cialement quand des voisinages formels et chronologiques favorisent contacts et transferts ainsi en vat-il de 1834 Ă  1836 lorsque Sand rĂ©dige les Lettres d’un voyageur et son Journal intime tout en restant une Ă©pistoliĂšre assidue. La mĂȘme observation mĂ©rite d’ĂȘtre poussĂ©e plus avant quand l’auteur transforme une lettre en Ă©pĂźtre pourquoi et comment publier l’écriture privĂ©e ? Quelle dĂ©marche commande sa premiĂšre divulgation arrangĂ©e en revue, puis ses remaniements dans les deux Ă©ditions ultĂ©rieures 1837, 1843 ? 5 Ibid., p. 158. 6 Voir notre Ă©tude des diverses fonctions rhĂ©toriques, pragmatiques, psychologiques du destinataire ... 3Écrire Ă  l’autre, c’est aussi parler Ă  soi-mĂȘme se tourner vers NĂ©raud ou vers Rollinat fournit bien au voyageur » sandien une occasion du mĂȘme ordre. La structure dialogique inhĂ©rente Ă  l’épistolaire n’enraye aucunement cette logique de l’auto-destination »5, tacite ou dĂ©clarĂ©e, en vertu de laquelle une lettre s’écrit souvent de soi Ă  soi non moins qu’à l’autre. Gardons-nous pourtant de durcir la thĂšse au dĂ©triment de cas d’espĂšce qui invitent Ă  la nuancer. Qu’autrui serve peu ou prou de prĂ©texte ne le rend pas moins nĂ©cessaire Ă  qui se penche sur soi plume en main le caractĂšre adressĂ© des Lettres d’un voyageur ne relĂšve donc pas d’un pur artifice, d’un leurre formel plaquĂ© sur un texte autocentrĂ©6. Il n’en reste pas moins vrai que Sand parle surtout d’elle-mĂȘme dans ces lettres IV, V et IX oĂč s’enchevĂȘtrent rĂ©flexions, peinture de sentiments personnels et plaidoyer pro domo. La confidence virant souvent Ă  l’autodĂ©fense incite Ă  examiner d’abord les rapports de l’épĂźtre et de l’autobiographie, qui comporte chez Sand une dimension apologĂ©tique non nĂ©gligeable. ÉpĂźtre et autobiographie 4Le prĂ©ambule d’Histoire de ma vie raccorde expressĂ©ment les Lettres d’un voyageur Ă  l’entreprise autobiographique 7 G. Sand 1970-1971, ƒuvres autobiographiques [dĂ©sormais abrĂ©gĂ© en OA., suivi du numĂ©ro de tome en ... J’ai pris la plume alors pour Ă©pancher quelque vive souffrance qui me dĂ©bordait, ou quelque violente anxiĂ©tĂ© qui s’agitait en moi. La plupart de ces fragments n’ont jamais Ă©tĂ© publiĂ©s [
]. Quelques-uns seulement ont pris une forme Ă  demi confidentielle, Ă  demi littĂ©raire, dans des lettres publiĂ©es Ă  certains intervalles et datĂ©es de divers lieux. Elles ont Ă©tĂ© rĂ©unies sous le titre de Lettres d’un voyageur7. 5 Fragments » n’indique aucun genre ni support particulier le contexte suggĂšre des feuilles volantes, un carnet peut-ĂȘtre, voire un journal Ă©pisodique. Un passage plus tardif d’Histoire de ma vie V, 7 s’intĂ©resse tout spĂ©cialement aux numĂ©ros IV et V du recueil dĂ©finitif Je viens donc de relire les Lettres d’un voyageur de septembre 1834 et de janvier 1835, et j’y retrouve le plan d’un ouvrage que je m’étais promis de continuer toute ma vie. Je regrette beaucoup de ne l’avoir pas fait. 8 Ibid., II, 298-300. Les dates indiquĂ©es par cet extrait sont exactement celles inscrites en tĂȘte de ... 9 Le 5 dĂ©cembre 1834, Sand cĂšde Ă  Buloz la propriĂ©tĂ© de ses Ɠuvres posthumes qui se composeront de ... 6Le plan visait Ă  [
] rendre compte des dispositions successives de mon esprit d’une façon naĂŻve et arrangĂ©e en mĂȘme temps »8. De ce commentaire, assez proche en substance de la prĂ©face Ă  l’édition Perrotin 1843 sans doute relue par Sand pour l’occasion, il ressort finalement que la prose du voyageur fut moins une amorce de l’autobiographie Ă  venir qu’une autofiction dĂ©libĂ©rĂ©e, un biais inventĂ© pour Ă©crire de soi sans trop en avoir l’air, sous le couvert d’un moi fantastique » substituĂ© au moi rĂ©el », mais tout aussi vrai que lui. Le plan » inabouti aurait donc coexistĂ© avec l’intention annoncĂ©e en 1834 de publier de vrais MĂ©moires, un rĂ©cit continu de sa vie rĂ©elle9. De l’autofiction Ă  l’autobiographie sandiennes, plusieurs diffĂ©rences mĂ©ritent qu’on les Ă©claire sur ce fond commun d’ Ă©gographie ». 10 Ph. Lejeune, Le Pacte autobiographique, Paris, Seuil PoĂ©tique, 1975, p. 14. 11 OA., II, 739-740. 12 Ibid., 752. V. Alfieri, La Vie de Victor Alfieri Ă©crite par lui-mĂȘme et traduite de l’italien par M ... 13 C., II, 591. 14 Voir l’étude signalĂ©e en note 6. 7Si l’autobiographie dĂ©roule le rĂ©cit rĂ©trospectif en prose qu’une personne rĂ©elle fait de sa propre existence lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalitĂ© »10, Sand pourrait aussi bien commencer la sienne dĂšs 1834 quand elle lance Ă  NĂ©raud lettre IV Tu ne sais pas les Ă©vĂ©nements qui m’ont amenĂ© Ă  cet Ă©tat moral [
] », ou encore Et pourtant il y aurait bien des choses Ă  ma dĂ©charge si je pouvais raconter l’histoire de mon cƓur »11. DĂšs lors, pourquoi ne pas raconter, car effectivement elle s’en abstient ? Le motif d’humeur aussitĂŽt allĂ©guĂ© Mais ce serait si long, si pĂ©nible ! » en recouvre un autre, que la suite suggĂšre indirectement lorsqu’elle Ă©voque la Vie de Victor Alfieri, par Victor Alfieri »12 cette lĂ©gĂšre altĂ©ration du titre vĂ©ritable exhibe le redoublement spĂ©culaire qui prĂ©side Ă  l’écriture de soi quand elle prend forme monologique. Sand fait un vibrant Ă©loge de l’ouvrage, mais l’assortit d’une rĂ©serve juchĂ© sur sa tardive gloire de dramaturge, le bouillant Alfieri s’est calmĂ©, refroidi, et son rĂ©cit n’aide pas le lecteur Ă  vivre. Sous la critique visant le possible modĂšle italien se profile l’idĂ©e du livre Ă  faire par l’épistolier-voyageur pris sur le vif, palpitant comme un cƓur qui saigne, aussi immĂ©diat qu’un cri, mais oĂč sonder les blessures n’aggraverait pas le mal. Condition impossible Ă  tenir si l’auteur reste seule avec elle-mĂȘme Il m’est impossible de parler de moi dans un livre, dans la disposition oĂč je suis », Ă©crit-elle Ă  Musset le 12 mai 183413. Il lui faut opĂ©rer une relative dĂ©prise, se dĂ©caler d’elle-mĂȘme et que je » cesse de coĂŻncider avec moi ». La semi-fiction du voyageur » rĂ©pond Ă  un tel besoin, et y rĂ©pond assez bien pour que Sand continue de l’entretenir jusqu’en 1836, soit deux ans aprĂšs le retour de Venise. C’est au mĂȘme besoin qu’obĂ©it le dĂ©centrement qui s’opĂšre, ou du moins qui se cherche quand elle inscrit l’expression personnelle dans le dialogue amical14. 15 M. Blanchot, Le Livre Ă  venir, Paris, Gallimard Folio-Essai, 1975, p. 254. 8La narration rĂ©trospective est-elle Ă©cartĂ©e pour autant ? Les Lettres d’un voyageur ont une maniĂšre bien spĂ©ciale d’envisager le passĂ©. Quand elles revisitent l’expĂ©rience vĂ©cue, ce n’est pas pour la raconter, pour en faire une histoire » et suivre un tracĂ©. Qu’il soit fictionnel ou biographique, tout rĂ©cit surimpose son ordre et ses contours aux brouillons informes de l’expĂ©rience. On raconte ce que l’on ne peut rapporter »15 si ces Lettres
 ne racontent guĂšre, c’est qu’elles prĂ©tendent rapporter les dispositions du moment. Peuvent-elles aussi les explorer sans perdre le tremblĂ© de la vie, le jaillissement de l’émotion, la confusion des sentiments ? Double exigence Ă  tenir consigner et analyser. Faute de surmonter cette tension Ă  l’époque, Sand abandonne le plan » Ă©voquĂ© par Histoire de ma vie. Puisque le prĂ©sent reste insaisissable, le retour sur une histoire censĂ©e l’éclairer perd sa raison d’ĂȘtre l’autobiographie, dĂ©cidĂ©ment, attendra. 16 OA., II, 793. 17 Ibid., 741. 18 Ibid., 751. 19 Ibid., 669. 9Non que la mĂ©moire soit bannie des Lettres d’un voyageur, loin s’en faut. La premiĂšre s’attendrit sur le souvenir de Musset, comparĂ© Ă  l’odeur persistante d’une sauge cueillie en chemin. Autre variation sur le mĂȘme objet dans la lettre VI, oĂč la petite sauge du Tyrol » Ă©voque les heures anciennes d’une solitude bĂ©nie. Mais, ajoute Sand, ce sont les seules de ma vie que je me rappelle avec dĂ©lices »16, car la rĂ©miniscence peut ĂȘtre aussi fĂącheuse que suave si elle Ă©veille trop de nostalgie. Quand l’auteur de la lettre IV remonte vers sa jeunesse Cela me rappelait nos courses au grand arbre, nos rĂ©coltes de champignons dans les prĂ©s, et la premiĂšre enfance de mon fils [
] »17, il ne s’agit pas de rassembler des souvenirs pour les arracher Ă  l’oubli, ni d’ordonner la collecte dans une narration suivie. L’écriture tend plutĂŽt Ă  filtrer le passĂ© pour extraire des annĂ©es lointaines ce charme indĂ©finissable » qui, jetĂ© sur le prĂ©sent amer, l’adoucit car c’est dans le prĂ©sent que gĂźt un obstacle semblable Ă  une montagne Ă©croulĂ©e »18. Ainsi le souvenir n’a-t-il droit de citĂ© dans ces textes que s’il peut enchanter le moment de l’écriture, lui apporter la consolation et la force, les rĂȘves du passĂ©, l’oubli du prĂ©sent »19. Les rĂȘves du passĂ© avant sa rĂ©alitĂ© il s’agit d’une mĂ©moire dĂ©cantĂ©e. 20 Ibid., 673-674. 10L’épĂźtre n’est donc pas le lieu de la remĂ©moration directe et frontale elle ouvre une durĂ©e spĂ©cifique oĂč l’évĂ©nement rĂ©volu se reconfigure selon les besoins actuels du scripteur. Une enquĂȘte autobiographique restaure le passĂ©, examine un itinĂ©raire et ses Ă©tapes, mesure le chemin parcouru. L’écriture du voyageur Ɠuvre en sens contraire, exauçant un vƓu d’oubli et de lĂ©gĂšretĂ©, oblitĂ©rant la continuitĂ© temporelle qui fait de l’histoire individuelle un fardeau. La divagation tyrolienne » de la lettre I Je fermai les yeux au pied d’une roche, et mon esprit se mit Ă  divaguer » dĂ©roule un rĂȘve Ă©veillĂ© oĂč s’abolit la durĂ©e, oĂč tout le passĂ© se rassemble en un point, se contracte et se condense en annulant les dĂ©comptes Les jours de ma vie passĂ©e s’effacĂšrent et se confondirent en un seul »20. Le rĂ©cit de la matinĂ©e aux Couperies lettre IX rapporte une expĂ©rience inverse et nĂ©anmoins convergente. Cette fois le promeneur solitaire contemple et note en simultanĂ© ce qui s’offre Ă  lui. Au contact de la nature se dĂ©ploie la magie d’un temps vĂ©cu lentement, une heure aprĂšs l’autre, tandis que la vallĂ©e s’éveille 21 Ibid., 874-879. J’ai quittĂ© ma chambre au jour naissant [
]. Il doit ĂȘtre huit heures, le soleil est chaud, mais Ă  l’ombre l’air est encore froid [
]. Le soleil est en plein sur ma tĂȘte ; je me suis oubliĂ© au bord de la riviĂšre [
]21. 11Contempler n’abolit pas le temps comme dans la rĂȘverie du Tyrol », mais dĂ©leste l’esprit de son poids en le rĂ©inscrivant dans la matiĂšre, l’étendue, l’espace. L’écrivain dĂ©couvre une plĂ©nitude gagnĂ©e sur l’oubli de soi, ou d’une partie de soi, le sujet s’absorbant – je » absorbant moi » – dans le dehors qui l’entoure. ÉpĂźtre et journal intime 22 Ibid., 1448 ce paragraphe de la Revue des Deux Mondes disparaĂźtra dĂšs l’édition Bonnaire 1837. ... 23 B. Diaz, L’Épistolaire ou la PensĂ©e nomade, p. 75 et 90. 24 Voir la lettre du 14 dĂ©cembre 1853 Ă  Éliza Tourangin, C., XII, 196. 25 OA., II, 740. Les lettres IV, V, IX comme VI et X se prĂ©sentent doublement fragmentĂ©es les sect ... 26 Ibid., 752. 12L’exemple prĂ©cĂ©dent indique la voie des affinitĂ©s possibles entre l’épĂźtre amicale et le journal intime. Les deux pratiques se frĂŽlent spontanĂ©ment et paraissent mĂȘme chez Sand se relayer, comme si elles se substituaient l’une Ă  l’autre. De plus, l’auteur des Lettres d’un voyageur imite dĂ©libĂ©rĂ©ment l’aspect du journal quand elle rĂ©vise ses textes pour les Ă©diter en volume. D’un journal, l’épĂźtre emprunte souvent l’allure en Ă©grenant les jours IV, V, VI, les heures IX, les lieux X oĂč le voyageur prend la plume. Qu’elle adopte aussi sa visĂ©e ressort du prĂ©ambule de la lettre IV oĂč Sand Ă©nonce son projet d’ Ă©crire ma vie jour par jour en m’épanchant dans le sein de l’amitiĂ© ». L’exposĂ© du programme succĂšde en fait Ă  la rĂ©daction, puisqu’il figure dans un paratexte Ă©ditorial postĂ©rieur aux vraies lettres22. Mais cette mise au point n’invalide pas le constat d’une Ă©troite parentĂ©, tant de forme que d’intention, entre Ă©pistolaire et journal23. L’affinitĂ© qui les unit constitue pour Sand une sorte d’évidence, fondĂ©e sur le cĂŽtĂ© informel, sinon informe de deux sortes d’écrits qui dispensent Ă  ses yeux d’organiser le propos24. Elle se marque plus d’une fois dans les Lettres d’un voyageur, par exemple au dĂ©but des segments, quand l’énoncĂ© part du moment de la rĂ©daction, du moi actuel ou trĂšs rĂ©cent saisi dans un Ă©tat transitoire Avant-hier j’étais assez bien [
] »25 ou parmi ses activitĂ©s Je lis immensĂ©ment depuis quelques jours »26. Mais Sand renforce encore la similitude lorsqu’elle rĂ©vise ses textes. Plusieurs changements apportĂ©s au no IV accentuent et rĂ©gularisent la forme-journal l’édition Bonnaire 1837 aĂšre la version initiale en introduisant deux coupures temporelles, jeudi » variante 740 c et samedi » variante 747 d. Ces retouches en entraĂźnent une autre, qui remplace le jeudi soir » initial par vendredi soir » variante 744 g comme pour parfaire la sĂ©rie le dĂ©coupage devient alors presque quotidien. Quelle intention dicte ces amĂ©nagements ? Il s’agit de coordonner aprĂšs coup un ensemble initialement disparate, car l’épĂźtre IV rĂ©unit des morceaux envoyĂ©s Ă  deux destinataires diffĂ©rents. Ayant Ă©crit Ă  NĂ©raud le jeudi, l’auteur attend censĂ©ment vendredi pour se tourner vers Rollinat le suivi temporel permet d’estomper l’effet de collage et de mieux unifier les piĂšces rapportĂ©es. AmorcĂ© en 1837 sur la lettre IV, ce formatage Ă  l’imitation d’un journal se poursuit en 1843 Ă©dition Perrotin au no V, oĂč la variante 766 c ajoute un dimanche » qui subdivise le texte jusqu’alors trĂšs compact en deux segments presque Ă©gaux – que leur maniĂšre d’inscrire la date rend nĂ©anmoins dissymĂ©triques la manipulation ne vise pas au systĂšme. 27 Imitation approximative du protocole Ă©pistolaire. 28 OA., II, 1447-1448 variante 735 b. L’italique est de Sand. 29 Ibid., 1454-1 456 variante 757 a. 13D’autres retouches tendent plutĂŽt Ă  raffermir l’ancrage Ă©pistolaire. C’est ainsi que l’édition Bonnaire ajoute À Jules NĂ©raud » en tĂȘte du no IV et À François Rollinat » en tĂȘte du no V27. La lettre IV subit des amputations contribuant au mĂȘme rĂ©sultat. La version initiale Revue des Deux Mondes incluait deux passages symĂ©triques – un prĂ©ambule, un appendice final – qui justifiaient la publication par un souci d’entraide. Dans le premier, l’auteur disait vouloir secourir ses amis inconnus », ceux qui souffrent maintenant loin de nos regards les mĂȘmes maux dont je souffrais hier »28. Le deuxiĂšme rĂ©affirmait ce mobile charitable et l’étayait d’une page lyrique intitulĂ©e PriĂšre d’une matinĂ©e de printemps. Avril 1835 », tirĂ©e par Sand d’un album » pour illustrer sa guĂ©rison personnelle et pour clore l’épĂźtre sur un exemple encourageant29. L’édition de 1837 retranche ces deux morceaux. On se l’explique assez bien par la conjoncture extra-littĂ©raire, autrement dit par le calendrier du procĂšs qui oppose l’écrivain Ă  Casimir Dudevant. Le 1er juin 1836, quand paraĂźt la lettre IV, le procĂšs n’est pas terminĂ©. Sand prend alors l’opinion Ă  tĂ©moin et dresse deux lignes de dĂ©fense l’épĂźtre plaide pour sa personne, le prĂ©ambule et l’appendice final pour l’épĂźtre. Le litige une fois conclu par l’accord du 29 juillet 1836, ces prĂ©cautions deviennent superflues et la version nouvelle supprime les plus voyantes. Ce changement retentit sur l’aspect gĂ©nĂ©ral de la lettre une fois dĂ©lestĂ©e de l’encombrant paratexte, sa forme devient plus homogĂšne Ă  celle des premiers envois les trois lettres de Venise et l’unitĂ© du volume s’en trouve renforcĂ©e. Autre avantage le lecteur de la version nouvelle entre plus directement in medias litteras, dans le vif de l’échange reliant l’auteur Ă  ses amis. Imiter une lettre vĂ©ritable, ce n’est point tant inscrire au dĂ©but les date et lieu d’émission, car un journal intime ferait de mĂȘme. Mimer l’épistolaire authentique consiste surtout Ă  gommer la place du lecteur non-destinataire, celui que visait le paratexte conçu pour la revue et plus tard supprimĂ©. 14Ainsi l’épĂźtre balance-t-elle entre deux modĂšles concurrents, la lettre et le journal. Loin de stabiliser les textes dans un genre dĂ©fini, leur rĂ©vision aiguise cette rivalitĂ© en consolidant simultanĂ©ment les deux protocoles d’écriture. Mais une concurrence ne s’engage que sur un terrain commun ou frontalier l’écriture de soi Ă©volue dans cet espace limitrophe oĂč la matiĂšre circule entre des formes voisines. Il suffira pour le vĂ©rifier de faire quelques pas de cĂŽtĂ© et d’aller observer le Journal intime. 30 Pour le dĂ©tail des copies l’autographe ayant disparu et des interprĂ©tations, voir l’Introduction ... 31 Voir Diaz qui rĂ©capitule la discussion dans Sand et Musset Le Roman de Venise, Diaz ... 32 C., I, 175-261 lettres Ă©chelonnĂ©es du 11 octobre au 14 novembre 1825. 33 OA., I, 8. 34 Voir note 7. 15Ce titre, Ă  vrai dire, fait problĂšme plusieurs ont vu dans le dit journal un recueil de lettres, justement
 Son contenu et les circonstances incertaines de sa transmission obligent en effet Ă  s’interroger sur la destination initiale de cet Ă©crit. Paul de Musset l’enregistra sous la mention Copie de lettres de George Sand Ă  Alfred de Mt en 1834 aprĂšs le voyage de Venise et la rupture »30. Mais Sand n’adresse pas directement ces pages au poĂšte, elle les lui fait parvenir en diffĂ©rĂ©, peu avant ou peu aprĂšs la date est discutĂ©e la rupture dĂ©finitive de mars 183531. Quoi qu’il en soit, elle n’écrit pas au poĂšte, mais sans doute pour lui, avec l’arriĂšre-pensĂ©e ou le vague espoir de lui montrer un jour ces feuillets. Qui plus est, elle les rĂ©dige en partie comme une lettre, quoique de maniĂšre discontinue l’énonciation oscille entre le pour moi » et le Ă  toi » ou Ă  vous ». Enfin la quotidiennetĂ©, ou le minimum de succession datĂ©e qui caractĂ©rise un journal fait ici dĂ©faut, et Georges Lubin n’a reconstituĂ© qu’avec peine une chronologie resserrĂ©e sur treize jours 15-28 novembre 1834. Il ne s’agit donc pas d’une lettre-journal du type de celles, dĂ»ment datĂ©es, Ă©crites Ă  AurĂ©lien de SĂšze en 182532. Journal-lettre conviendrait mieux aux dĂ©tails observables, et journal adressĂ© mieux encore, surtout au vu de certains morceaux. Peut-ĂȘtre est-ce d’ailleurs Ă  ce tout dernier mot qu’il faut s’arrĂȘter. Sand ne tient pas de journal comme on tient registre, mais il lui faut exhaler certaines agitations »33 nullement journalier, tout juste Ă©pisodique le temps d’une crise, le journal de novembre 1834 regroupe vraisemblablement une partie des fragments » dont parlera le prĂ©ambule de l’autobiographie, citĂ© plus haut34. 35 OA., II, 962 Journal intime. 36 Ibid., 589 Sketches and Hints. 37 Ibid., 963 Journal intime c’est moi qui, par l’italique, souligne la similitude entre cette cit ... 38 Ibid., 751. 16Le matĂ©riau dit intime », largement habitĂ© et mĂȘme hantĂ© par l’autre Ă  certains moments, circule d’autant mieux entre formes voisines que les trois supports lettre privĂ©e, Ă©pĂźtre et journal coexistent Ă  l’époque dans un intervalle de temps assez court quelques exemples illustreront ces transferts. Le numĂ©ro IV, datĂ© de septembre 1834, peint l’auteur au bord de la tombe, ainsi que fait le journal de novembre sur un ton non moins solennel L’heure de ma mort est en train de sonner »35. Mais sans doute y a-t-il lĂ  chez Sand un ancien topos Ă©lĂ©giaque, Ă  la mode de Charles Millevoye Le PoĂšte mourant, repĂ©rable dĂšs les premiers vers qu’elle aligne au couvent36. Le transfert entre Ă©crits concomitants apparaĂźt de maniĂšre plus probante dans l’obsession amoureuse et le souvenir physique de Musset. Mon petit corps souple et chaud, vous ne vous Ă©tendrez plus sur moi, comme ÉlisĂ©e sur l’enfant mort, pour me ranimer »37, cette phrase du journal fait Ă©cho Ă  la lettre IV Et pourquoi ce spectre livide est-il venu Ă©tendre sur moi ses membres lourds et glacĂ©s ? »38, mĂȘme image sous d’autres atours, moins sensuels ; le spectre dĂ©signe le dĂ©sespoir, mĂ©taphore qui dĂ©sincarne le corps Ă©tendu comme pour neutraliser son pouvoir d’attraction charnelle. On ne sait quand furent rĂ©digĂ©s les passages rassemblĂ©s au no IV sous la date de septembre 1834 ont-ils vĂ©ritablement prĂ©cĂ©dĂ© le fragment du journal de novembre ? N’ont-ils pas Ă©tĂ© remaniĂ©s en 1836 pour la publication ? Dans quelque sens chronologique qu’opĂšre la réécriture, le terme convient pour caractĂ©riser un tel va-et-vient thĂ©matique et mĂ©taphorique. De ces Ă©chos intertextuels il ressort que l’épĂźtre façonne des matĂ©riaux communs Ă  l’épistolier authentique et au diariste occasionnel ; l’écriture intime circule entre supports voisins plutĂŽt qu’entre des genres proprement dits. 17Toutefois les dispositifs restent distincts et ne se ramĂšnent pas Ă  des Ă©quivalents interchangeables. La lettre a pour avantage d’attĂ©nuer le tropisme narcissique propre au journal. L’épĂźtre fait mieux encore s’il s’agit bien pour Sand, selon notre hypothĂšse, d’échapper au journal intime et d’objectiver l’écriture de soi. Objectiver l’écriture de soi 39 Ibid., 962-966. 40 Ibid., 966-967. 41 Ibid., 958-962. Exemples analogues ibid., 954 et 967-968. 18Le propos largement dialoguĂ© du journal de novembre 1834 a de quoi intriguer qui voudrait identifier des catĂ©gories tranchĂ©es. Certains fragments ressemblent Ă  une entrĂ©e de journal39, certains Ă  un morceau de lettre40, d’autres combinent les deux postures Ă©nonciatives. S’écrivent lĂ  des pensĂ©es orientĂ©es, aimantĂ©es par l’interlocuteur possible – mais le dialogue ne communique pas, et l’obsession tourne en rond dans le soliloque. Le fragment Tu ne m’aimes plus, tu ne m’aimes plus » rĂ©vĂšle qu’un billet » fut envoyĂ©, auquel Musset n’a pas voulu rĂ©pondre » le journal recueille donc une part du dialogue Ă©pistolaire refusĂ©. Ce cadre explicatif une fois posĂ©, la lecture continue nĂ©anmoins de buter sur le caractĂšre instable de l’énonciation dialogique. L’allocutaire change frĂ©quemment, le discours saute de l’un vers l’autre et s’éparpille en des directions multiples. Le fragment du 19 novembre offre un Ă©chantillon frappant de cette dĂ©marche erratique l’entame Ă©voque Buloz Ă  la troisiĂšme personne, la suite interpelle tantĂŽt Buloz et tantĂŽt Musset, apostrophant ce dernier tour Ă  tour par tu » et par vous », le dĂ©signant parfois d’un il » narratif41. Les Lettres d’un voyageur forment ici contraste, car elles stabilisent l’interlocuteur intime que le journal appelle sans le fixer. En polarisant le discours vers un ĂȘtre bien dĂ©fini, la lettre authentique ou retravaillĂ©e en Ă©pĂźtre, la diffĂ©rence n’importe guĂšre ici canalise le tourbillon Ă©motif, rĂ©gule le flux mental et permet le ressaisissement d’un sujet Ă©clatĂ© dans la souffrance. L’adresse amicale met une sourdine au tumulte que rĂ©percute le journal, Ă  ce brouhaha intĂ©rieur qui chez Sand contredit le monologisme couramment attribuĂ© au genre. Le journal n’offre Ă  l’aliĂ©nation passionnelle qu’un exutoire, non une thĂ©rapie la reconquĂȘte de soi ne saurait advenir pour Sand dans l’écriture autocentrĂ©e. 42 Ibid., 960. 43 Ibid., 1457 variante 760 a. 19En interposant les amis devant l’image obsĂ©dante de l’aimĂ©, trop prĂ©cise et incontrĂŽlable, l’épĂźtre offre donc une alternative salutaire Ă  la monodie plaintive et dĂ©bilitante du diariste. L’entretien avec NĂ©raud ou Rollinat dĂ©tourne du tĂȘte-Ă -tĂȘte avec l’amant qui occupe la solitude dangereuse »42. La posture dialogale aide Ă  dĂ©placer les affects, Ă  les remodeler pour mieux les maĂźtriser. Tandis que la passion s’éprouve dans le journal comme passivitĂ© souffrante, l’amitiĂ© confiĂ©e aux lettres aide Ă  rĂ©investir une position active. Tout artifice est bon pour subvertir le face-Ă -face spĂ©culaire du diariste. L’auteur de la cinquiĂšme Ă©pĂźtre, jouant devant les siens au vieil oncle, leur adresse une harangue mi-sentencieuse mes chers enfants », mi-facĂ©tieuse ĂŽ mioches ! » dont le ton va et vient entre hauteur solennelle et familiaritĂ© bonhomme. L’enchĂąssement des discours l’oncle parle de lui tantĂŽt Ă  la premiĂšre, tantĂŽt Ă  la troisiĂšme personne, les figures et autres tournures rhĂ©toriques accumulĂ©es sur cette page mĂ©taphores, anaphores, prĂ©tĂ©rition, prosopopĂ©e mettent le propos Ă  distance43. Le sujet Ă©crivant se dĂ©place ici vers une fable qui transpose le sentiment exacerbĂ© dans un registre ludique, mais qui sonne tout de mĂȘme un peu faux sous l’allure enjouĂ©e percent l’effort et la pose. Sand supprima ce passage en 1837, jugeant sans doute que tant d’apprĂȘts contrariaient l’impression d’immĂ©diatetĂ©, de spontanĂ©itĂ© attendue d’une lettre. 44 Ibid., 298 extrait d’Histoire de ma vie V, 7. 45 OA., II, 1448 variante 735 b. On pense Ă  l’Exegi monumentum d’Horace Odes, III. 20Il est clair pourtant qu’il n’y a plus de vraie lettre » dĂšs lors que des manipulations textuelles accompagnent publication et rééditions. Or la mutation de la lettre en Ă©pĂźtre reste le point aveugle des commentaires fournis par Sand ultĂ©rieurement Je sentais beaucoup de choses Ă  dire, et je voulais les dire Ă  moi et aux autres »44 – comme si dire » ces choses » et les divulguer revenait au mĂȘme. Publier permet en rĂ©alitĂ© d’objectiver plus encore l’écriture intime. Deux complĂ©ments donnĂ©s en 1837 au numĂ©ro V vont dans ce sens en authentifiant la lettre janvier 1835 » ordonne sa rĂ©daction Ă  la temporalitĂ© externe du calendrier, À François Rollinat » livre l’identitĂ© civile du destinataire. Mais que ce nom renvoie Ă  un rĂ©fĂ©rent rĂ©el, jusqu’alors masquĂ© sous le pseudonyme Paul », n’est pas l’essentiel. Le nom vaut surtout brevet de littĂ©raritĂ©, il rapporte le texte Ă  la catĂ©gorie des Ă©pĂźtres François s’inscrit dans la cohorte des amis cĂ©lĂšbres Auguste, MĂ©cĂšne ou moins illustres Lucilius, Lollius, Julius Florus etc. qu’Horace honora de ses missives versifiĂ©es. Passer de la revue au livre, support moins Ă©phĂ©mĂšre, concourt au mĂȘme effet qui est d’assurer Ă  l’écrit privĂ© une audience Ă©tendue et durable, non tant pour le plaisir d’exhiber l’intime que pour neutraliser le poison qu’il recĂšle. Ériger la lettre en monument »45, en mĂ©morial ouvert Ă  tous, permet au scripteur de se dessaisir d’un trop plein de particulier. 46 Ibid., 1460-1461 variantes 775 a, 776 a. 47 La variante 771 b remplace Paul » par vieux », qui dans le contexte Ă©quivaut presque Ă  ami » ... 21L’examen des appellatifs fournit des indices concordants. Leur emploi atteste la mĂȘme stratĂ©gie, qui met le discours personnel Ă  distance. Logiquement, le Paul » opaque de la premiĂšre version s’efface Ă  prĂ©sent derriĂšre François » Rollinat dans les apostrophes Ă©maillant le texte46, mais plusieurs retouches prĂ©fĂšrent tout de mĂȘme interpeller l’ami la variante 772 b remplace En vĂ©ritĂ©, Paul » par En vĂ©ritĂ©, ami », la variante 776 b substitue Mais toi, ami » Ă  Mais toi, Paul »47. L’épĂźtre veut en effet un mixte de particulier et de gĂ©nĂ©ral tout en individualisant le destinataire, elle gĂ©nĂ©ralise suffisamment son propos pour l’arracher Ă  la personnalitĂ© exclusive, de sorte que l’échange amical puisse valoir pour tout lecteur au grĂ© de ses propres attentes tĂ©moignage, soulagement, soutien. On relĂšve de surcroĂźt l’apostrophe Pylade » cette marque de connivence semble rĂ©servĂ©e Ă  l’intĂ©ressĂ©, mais elle invite aussi le lecteur quelconque Ă  entrer de plain-pied dans l’échange, car la rĂ©fĂ©rence culturelle Euripide, Racine accroche la relation Sand-Rollinat Ă  un exemple illustre, parangon prestigieux d’amitiĂ© parfaite, modĂšle ayant traversĂ© le temps. Alterner de la sorte François », ami » et Pylade » permet bien sĂ»r d’éviter les rĂ©pĂ©titions mais aussi de conforter l’appartenance des Lettres du Voyageur au genre Ă©quivoque message publiĂ© ou dĂ©claration publique ? de l’épĂźtre. Cet apparentement mĂ©nage une place au nouveau recueil dans un champ littĂ©raire oĂč le branle-bas romantique n’a pas balayĂ©, loin s’en faut, les rĂ©fĂ©rences classiques. Inscrire ses propres missives dans une tradition vĂ©nĂ©rable mĂ©rite bien l’effort de ces bricolages textuels
 48 J. Rousset, Le Lecteur intime de Balzac au journal, Paris, JosĂ© Corti, 1986, p. 142. 49 G. Sand, Histoire de ma vie, OA., II, 298 [
] j’en Ă©tais si vivement prĂ©occupĂ©e, que j’avais be ... 22Que conclure de l’équation Ă  quatre termes lettre, Ă©pĂźtre, autobiographie, journal qui vient de nous arrĂȘter ? Les Lettres d’un voyageur ne cĂŽtoient peut-ĂȘtre la forme du journal que pour mieux esquiver la pratique d’un journal vĂ©ritable. L’écriture adressĂ©e, et de plus divulguĂ©e, permet de dĂ©ployer l’intime tout en le dramatisant sous le regard d’autrui Ă  une Ă©poque oĂč il n’est pas d’usage de publier son journal intime48, ce biais permet Ă  Sand de ne pas Ă©crire de soi rien que pour soi. L’argument du voyage je vous Ă©cris d’ailleurs donne certes une lĂ©gitimitĂ© littĂ©raire aux confidences, mais l’alibi permet aussi de se dĂ©rober Ă  l’assignation identitaire je ne suis pas toute oĂč l’on me croit, comme quoi le voyageur Ă©tait moi, et comme quoi il n’était pas moi ». En effet, quoi qu’affirme aprĂšs coup Histoire de ma vie, la quĂȘte de son identitĂ©, l’exploration de son individualitĂ© » en train de se faire »49 n’est peut-ĂȘtre pas le principal objet de ces textes oĂč l’auteur se fuit autant qu’elle se cherche. Il lui faut se sauver, au double sens du terme. DĂšs lors, rendre compte des dispositions successives de mon esprit », ce plan » prĂ©conçu ou reconstruit aprĂšs coup ? tourne court, l’écriture autocentrĂ©e prend des directions centrifuges, et le recueil se disperse mais qui le regrettera ? Notes 1 Publiques au lieu de publiĂ©es pour celles IV, V, VI, IX qui ne sont pas simplement des lettres confidentielles mises Ă  la disposition des tiers Sand a rĂ©organisĂ© le matĂ©riau originel. 2 À la diffĂ©rence des trois premiĂšres lettres, que Sand destine d’emblĂ©e Ă  la Revue des Deux Mondes bien qu’elle les fasse transiter par Musset, les numĂ©ros IV, V, VI Ă©manent d’envois privĂ©s que l’auteur rĂ©affecte aprĂšs coup Ă  une publication littĂ©raire. 3 B. Diaz, L’Épistolaire ou la PensĂ©e nomade, Paris, 2002, PUF Écriture. 4 Ibid., p. 90. 5 Ibid., p. 158. 6 Voir notre Ă©tude des diverses fonctions rhĂ©toriques, pragmatiques, psychologiques du destinataire amical L’ami dans les Lettres IV, V, VI, IX », communication faite au colloque Les Lettres d’un Voyageur de George Sand un traitĂ© de poĂ©tique romantique », UniversitĂ© Stendhal-Grenoble III, juin 2004, Ă  paraĂźtre dans la revue Recherches & travaux. 7 G. Sand 1970-1971, ƒuvres autobiographiques [dĂ©sormais abrĂ©gĂ© en OA., suivi du numĂ©ro de tome en chiffres romains et du numĂ©ro de page en chiffres arabes], G. Lubin Ă©d., Paris, Gallimard La PlĂ©iade, 1970-1971, 2 vol., t. I, p. 7. 8 Ibid., II, 298-300. Les dates indiquĂ©es par cet extrait sont exactement celles inscrites en tĂȘte des Lettres d’un Voyageur IV et V. 9 Le 5 dĂ©cembre 1834, Sand cĂšde Ă  Buloz la propriĂ©tĂ© de ses Ɠuvres posthumes qui se composeront de 4 ou 5 volumes de mĂ©moires ». Voir G. Sand, Correspondance [dĂ©sormais abrĂ©gĂ© en C., suivi du numĂ©ro de tome en chiffres romains et du numĂ©ro de page en chiffres arabes], G. Lubin Ă©d., Paris, Garnier, 1964-1991. 10 Ph. Lejeune, Le Pacte autobiographique, Paris, Seuil PoĂ©tique, 1975, p. 14. 11 OA., II, 739-740. 12 Ibid., 752. V. Alfieri, La Vie de Victor Alfieri Ă©crite par lui-mĂȘme et traduite de l’italien par M*** 1809, Paris, Nicolle, 2 vol. 13 C., II, 591. 14 Voir l’étude signalĂ©e en note 6. 15 M. Blanchot, Le Livre Ă  venir, Paris, Gallimard Folio-Essai, 1975, p. 254. 16 OA., II, 793. 17 Ibid., 741. 18 Ibid., 751. 19 Ibid., 669. 20 Ibid., 673-674. 21 Ibid., 874-879. 22 Ibid., 1448 ce paragraphe de la Revue des Deux Mondes disparaĂźtra dĂšs l’édition Bonnaire 1837. Notre Ă©tude de ces variantes repose sur l’édition de G. Lubin OA., II dont elle adopte la numĂ©rotation. 23 B. Diaz, L’Épistolaire ou la PensĂ©e nomade, p. 75 et 90. 24 Voir la lettre du 14 dĂ©cembre 1853 Ă  Éliza Tourangin, C., XII, 196. 25 OA., II, 740. Les lettres IV, V, IX comme VI et X se prĂ©sentent doublement fragmentĂ©es les sections dĂ©limitĂ©es par l’unitĂ© de destinataire Rollinat et NĂ©raud pouvant alterner se subdivisent en segments selon les jours, les heures ou les lieux. 26 Ibid., 752. 27 Imitation approximative du protocole Ă©pistolaire. 28 OA., II, 1447-1448 variante 735 b. L’italique est de Sand. 29 Ibid., 1454-1 456 variante 757 a. 30 Pour le dĂ©tail des copies l’autographe ayant disparu et des interprĂ©tations, voir l’Introduction de Georges Lubin au Journal intime, OA., II, 947-951. 31 Voir Diaz qui rĂ©capitule la discussion dans Sand et Musset Le Roman de Venise, Diaz Ă©d., Arles, Actes Sud Babel, 1999, p. 539-540 et 545-546. 32 C., I, 175-261 lettres Ă©chelonnĂ©es du 11 octobre au 14 novembre 1825. 33 OA., I, 8. 34 Voir note 7. 35 OA., II, 962 Journal intime. 36 Ibid., 589 Sketches and Hints. 37 Ibid., 963 Journal intime c’est moi qui, par l’italique, souligne la similitude entre cette citation et la suivante. 38 Ibid., 751. 39 Ibid., 962-966. 40 Ibid., 966-967. 41 Ibid., 958-962. Exemples analogues ibid., 954 et 967-968. 42 Ibid., 960. 43 Ibid., 1457 variante 760 a. 44 Ibid., 298 extrait d’Histoire de ma vie V, 7. 45 OA., II, 1448 variante 735 b. On pense Ă  l’Exegi monumentum d’Horace Odes, III. 46 Ibid., 1460-1461 variantes 775 a, 776 a. 47 La variante 771 b remplace Paul » par vieux », qui dans le contexte Ă©quivaut presque Ă  ami » voir l’étude signalĂ©e en note 6. 48 J. Rousset, Le Lecteur intime de Balzac au journal, Paris, JosĂ© Corti, 1986, p. 142. 49 G. Sand, Histoire de ma vie, OA., II, 298 [
] j’en Ă©tais si vivement prĂ©occupĂ©e, que j’avais besoin de l’examiner et de la tourmenter, pour ainsi dire, comme un mĂ©tal en fusion jetĂ© par moi dans un moule ». Auteur ISO690: FR: Copier Melchior-Bonnet Sabine, « Alfred de Musset et George Sand. Ouvrir la voie Ă  d’autres femmes », dans : , Les revers de l'amour.Une histoire de la rupture, sous la direction de Melchior-Bonnet Sabine. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Hors collection », 2019, p. 347-362. George Sand Ă©tait le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, Ă©crivain français nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte Ă  Nohant le 8 juin 1876. Elle s'adonnait Ă  tous les genres littĂ©raires depuis les romans et les nouvelles jusqu'aux critiques et aux textes politiques, en passant par les piĂšces de théùtre. ParallĂšlement Ă  ça, George Sand se passionnait pour la peinture et s'impliquait beaucoup dans la vie politique, notamment lors du gouvernement provisoire de 1848. On a longtemps attribuĂ© Ă  George Sand la lettre qui suit, destinĂ©e Ă  Alfred de Musset autre grand Ă©crivain français. Cependant, il s'est rapidement avĂ©rĂ© qu'il s'agissait d'un canular qui remonte au dernier quart du XIXesiĂšcle Source Les Amis de George Sand. Cela dit, les textes en eux-mĂȘmes n'en restent pas moins de qualitĂ© et mĂ©ritent tout de mĂȘme le coup d'oeil. De Sand Ă  Musset Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre> Ăąme est libre, pensez que l'abandon ou je vis est bien long, bien dur et souvent bien> insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourrez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Vous l'aurez compris, l'astuce consiste Ă  lire une ligne sur deux. Notez l'Ă©lĂ©gance manifeste du texte lorsqu'on le lit normalement un canular, oui, mais un canular de qualitĂ© ! De Musset Ă  Sand Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Cette fois encore, texte trĂšs joli en lui-mĂȘme. Pour dĂ©couvrir le message cachĂ©, il faut cette fois lire le premier mot seulement de chaque ligne. Ce procĂ©dĂ© rĂ©pond au nom d'acrostiche. Les vraies lettres Il semblerait que la correspondance entre George Sand et Alfred Musset ait rĂ©ellement comportĂ© des messages cachĂ©s ! Certes moins spectaculaires, ils n'en valent pas moins le dĂ©tour. Voici donc deux de leurs acrostiches. De Musset Ă  Sand Quand je jure Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu'inconscient je change de langage Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur Que pour adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous aime et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. De Sand Ă  Musset Cette indigne faveur que votre esprit rĂ©clame Nuit Ă  mes sentiments et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme >
ÔGeorge ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© !
GeorgeSand a d’abord Ă©tĂ© Aurore Dupin, descendante de FrĂ©dĂ©ric Auguste Ier de Saxe, Auguste II, roi de Pologne. Une « enfant du siĂšcle
LettreĂ  Alfred de Musset Par George Sand. ƒuvre du domaine public. Date de publication sur Atramenta : 10 mars 2011 Ă  13h29. DerniĂšre modification : 19 dĂ©cembre 2018 Ă  7h34. Vous ĂȘtes en mode "plein Ă©cran". Lire en mode normal (façon ereader) Lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset. Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai . bien compris l’autre soir que vous aviez.
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